Bonjour !
Aujourd’hui, je vous propose de poursuivre le thème de l’homo oeconomicus. Nous l’avons laissé sur le billard la dernière fois alors que nous commencions à peine à évoquer Polanyi, l’Ariane qui va nous aider à sortir du labyrinthe tortueux de l’économie moderne. Commençons par une citation de Blanc de Saint-Bonnet, que m’a aimablement partagée un lecteur :
« Quand les hommes perdent de vue les nécessités morales, Dieu fait sortir des nécessités d’un autre ordre. Si la Foi n’est plus reçue par l’oreille, elle nous sera enseignée par la faim… […] Le christianisme constituera la société moderne, ou la verra voler en éclats ! […] Les faits économiques, avant peu, mettront les vérités à nu. Vos lois auront tout reconnu, tout consacré et tout administré, les moyens humains seront tous employés : jamais armée plus nombreuse, jamais législation plus complète, jamais administration plus puissante, jamais hommes d’Etat plus savants : arrivés au bout des causes secondes, vous viendrez vous briser contre la cause première ! Ce ne sera plus la doctrine élevée qui parlera, ce ne sera plus la conscience inécoutée qui criera... Les faits parleront leur grande voix. La religion descendra de la parole; elle entrera dans le pain que nous mangeons, dans le sang dont nous vivons. La lumière sera le feu ! Les hommes se verront entre la vérité et la mort... Auront-ils l'esprit de choisir ? » [1]
Cette citation me paraît particulièrement adaptée à notre sujet car son auteur évoque l’ordre des causes. Nous avons déjà eu l’occasion de parler de l’ordre du savoir, du fait que tous les domaines de connaissance ne sont pas sur le même plan : en – très – gros[2], à la base il y a le plan physique qui s’appuie sur l’expérience directe du réel et examine chaque objet dans sa singularité ; sur un degré un peu plus élevé il y a le plan mathématique, qui s’appuie sur notre intelligence logique et cherche à établir des lois générales toutes choses égales par ailleurs (donc qui n’intègre pas immédiatement le réel et qui n’atteint les objets que de façon quantitative) ; puis enfin il y a le plan métaphysique, qui fait feu de tout bois en se posant la question existentielle du sens, et dont le rôle est de comprendre la place de chaque degré du savoir dans l’absolu, autrement dit dans l’intention de Dieu. Sans la métaphysique, pas d’objectivité car on se prive de toute chance de revenir à l’origine des choses, à leur finalité. On se prive, en fait, de saisir l’intention qui anime tout le créé.
Et c’est une de ces erreurs typiques qui nous intéresse ici : « au commencement était le marché ». Voilà la pierre de fondation des libéraux, voilà le cadre de référence à partir duquel les économistes cherchent à résoudre la fameuse « question économique ». Tant d’incompréhensions sont nées, tant de bonnes volontés se sont brisées en cherchant à redonner à l’homme sa place dans l’économie et dans la société, simplement parce que le paradigme initial est passé inaperçu, simplement parce qu’il n’a pas été remis en question ! Les paradoxes se cumulent, quand on rafistole d’un côté ça lâche de l’autre, mais jamais nous n’avons pensé que notre horizon théorique n’était qu’un décor de théâtre.
Avec Polanyi, je vous propose maintenant de soulever le rideau. Plongeons ensemble dans cette histoire méconnue de la genèse du libéralisme, du fameux marché autorégulé.
Reprenons l’histoire économique selon Adam Smith : pour satisfaire leurs besoins primaires, les premiers hommes ont besoin de nourriture, de vêtements, d’un abri. Ils vont donc troquer les produits de leur spécialité, comme par exemple la chasse ou la pêche, contre les produits dont ils ont besoin avec d’autres hommes. Et puisque la tendance naturelle de l’homme est de marchander pour son plus grand profit personnel, cela pousse chacun à se spécialiser dans un domaine précis pour proposer le meilleur des produits plutôt que de se généraliser en proposant des produits de moindre qualité, par conséquent moins compétitifs. C’est donc cette tendance naturelle au troc et au marchandage qui justifie la division du travail et les marchés locaux où ce troc peut avoir lieu. De là vient la nécessité du commerce, puis du commerce extérieur et enfin de l’économie en général. C’est propre, c’est net.
Mais.
Polanyi explique : « Compte tenu de nos connaissances actuelles, il nous faut presque renverser l’ordre du raisonnement : le vrai point de départ est le commerce au long cours, résultat de la localisation géographique des biens, et de la « division du travail » née de cette localisation. Le commerce au long cours engendre souvent des marchés, institutions qui impliquent des trocs, et, si l’on utilise la monnaie, des achats et des ventes […] ce qui peut ainsi offrir à certains individus, mais cela n’a rien de nécessaire, une occasion de céder à leur prétendue propension à troquer et à marchander. »[3] « [l’histoire et l’ethnographie] n’ont connaissance d’aucune économie antérieure à la nôtre qui soit, même approximativement, dirigée et réglée par les marchés. »[4]
L’auteur donne à ce sujet une précision capitale : « La présence ou l’absence de marchés ou de monnaie n’affecte pas nécessairement le système économique d’une société primitive. […] En fait, l’histoire économique orthodoxe se fondait sur une conception immensément exagérée de l’importance des marchés en tant que tels. […] Eu égard à l’organisation interne d’une économie, leur présence ou leur absence ne saurait faire de différence. Les raisons en sont simples. Les marchés sont des institutions qui fonctionnent principalement à l’extérieur, et non pas à l’intérieur, d’une économie. Ce sont des lieux de rencontre du commerce au long cours. Les marchés locaux proprement dits sont de peu de conséquence. En outre, ni les marchés au long cours ni les marchés locaux ne sont vraiment concurrentiels, d’où, dans les deux cas, la faiblesse de la pression qui s’exerce en faveur de la création d’un commerce territorial, de ce que l’on appelle un marché intérieur ou national. »[5]
On se retrouve donc non pas avec un seul type, mais avec trois types de marché différents : le marché extérieur (fruit du commerce au long cours), le marché local et le marché intérieur (ou national). Comprendre ce qui distingue ces trois types de marché est capital : « Le commerce extérieur et le commerce local sont tous deux fonction de la distance géographique, le premier réservé aux seuls biens qui peuvent la supporter, le second à ceux qui ne le peuvent pas. […] Ce genre de commerce n’a pas besoin de comporter de la concurrence, et si cette dernière avait tendance à le désorganiser, il n’y a rien de contradictoire à l’éliminer. Au contraire du commerce extérieur comme du commerce local, le commerce intérieur est, pour sa part, essentiellement concurrentiel : les échanges complémentaires mis à part, il comporte un beaucoup plus grand nombre d’échanges dans lesquels des biens semblables et d’origine diverse sont offerts en concurrence les uns avec les autres. En conséquence, ce n’est qu’avec l’apparition du commerce national ou international que la concurrence tend à être reconnue comme un principe général du commerce. »[6]
Avant l’apparition du marché intérieur - ou marché national, on peut dire les deux – il n’existait donc que deux marchés : le marché local et le marché extérieur. Notons bien que « Ni le commerce au long cours ni le commerce local [n’ont] engendré le commerce intérieur des temps modernes. »[7]. « En fait, le commerce intérieur a été créé en Europe occidentale par l’intervention de l’Etat. Jusqu’à l’époque de la Révolution commerciale, ce qui peut nous paraitre commerce national n’était pas national, mais municipal. »[8] C’est pour cette raison que l’on parlait alors du commerce d’Anvers, de Hambourg, de Venise, de Lyon ou de Londres par exemple.
Mais attention : à l’époque féodale, la municipalité est tout sauf passive vis-à-vis des commerces qui ont lieu en son sein, et les marchés locaux s’organisent selon une règlementation très stricte pour contrôler le commerce et empêcher l’augmentation des prix - notamment en rendant obligatoire la publicité des transactions et en interdisant les intermédiaires. Concernant les marchés au long cours ou extérieurs, puisqu’on ne maîtrise pas les méthodes du marchand qui par définition fait venir sa marchandise de très loin, on fait tout pour le séparer du marché local, en l’interdisant formellement de vendre au détail. De fait, le mélange de ces deux commerces aurait directement ébranlé les institutions municipales, d’où ces règlementations que l’on qualifierait aujourd’hui volontiers de « protectionnistes ».
Et c’est extrêmement instructif de constater la diversité des réglementations des marchés d’une ville à une autre, avec toujours l’objectif de limiter la concurrence et les monopoles pour stabiliser le commerce. La taille de ces économies municipales nous en dit long sur le degré de contrainte et de précision nécessaires pour atteindre cet objectif. D’ailleurs, dans une question de taille, Olivier Rey explique en remettant au goût du jour la pensée d’Ivan Illich qu’une question sociale ne se traite absolument pas de la même façon selon l’échelle, et que souvent l’échelle du problème passe complètement aux oubliettes pour les décideurs. Ce qui marche à l’échelon local devrait fonctionner proportionnellement à l’échelon global, c’est un raisonnement mathématiquement juste mais humainement dérisoire.
Or, je vous le donne en mille, un beau matin on s’est dit : « tiens, ces marchés municipaux, là… Ils pourraient pas profiter un peu plus à l’Etat ? » Et bim, on a mis les deux pieds dans le pétrin : au XVe et au XVIe siècle, on a imposé un marché national, ou marché intérieur. « De fait, le système mercantile était une réponse à de nombreux défis. Du point de vue politique, l’Etat centralisé était une création nouvelle, née de cette Révolution commerciale qui avait déplacé de la Méditerranée aux rivages de l’Atlantique le centre de gravité du monde occidental, forçant ainsi les peuples arriérés des grands pays agricoles à s’organiser pour le commerce […]. En politique étrangère, la nécessité du moment voulait la création d’une puissance souveraine ; la politique mercantiliste supposait par conséquent que les ressources du territoire national tout entier fussent mises au service des objectifs de puissance que l’on visait à l’extérieur. En politique intérieure, l’unification des pays morcelés par le particularisme féodal et municipal était le sous-produit nécessaire d’une pareille entreprise. […] Enfin, l’extension du système municipal traditionnel au territoire plus vaste de l’Etat fournit les techniques administratives sur lesquelles reposait la politique économique du gouvernement central. »[9]
C’est donc l’Etat qui a pris la main sur les marchés, ce qui l’a conduit à s’attaquer aux coutumes locales, manœuvre risquée : « Chaque fois que l’Etat prenait des mesures pour débarrasser le marché des restrictions particularistes, des octrois et des interdictions, il mettait en péril le système organisé de production et de distribution, désormais menacé par la concurrence non réglementée et par l’irruption du marchand interlope qui « raflait » […] le marché sans offrir toutefois aucune garantie de permanence. C’est pourquoi, bien que les nouveaux marchés nationaux fussent, inévitablement, concurrentiels jusqu’à un certain point, ce fut l’élément traditionnel de la réglementation qui prévalut, et non pas l’élément neuf de la concurrence. »[10]
Il n’est pas sans intérêt de se pencher ici sur les conséquences économiques que peut avoir l’irruption temporaire inopinée d’un vendeur sur le marché : « […] toute intrusion d’acheteurs ou de vendeurs temporaires sur le marché est vouée à en détruire l’équilibre et à contrarier les acheteurs ou vendeurs habituels, avec ce résultat que le marché cesse de fonctionner. Les anciens fournisseurs n’offrent plus leurs marchandises, car ils ne peuvent être certains que celles-ci leur rapporteront un juste prix, et le marché, laissé sans approvisionnements suffisants, devient la proie du monopoliste. »[11]
L’instauration du marché intérieur correspond donc à la création d’une boîte de Pandore, dont la garde échut à l’Etat. Polanyi note que « le remède administré fut la réglementation totale de la vie économique, mais, cette fois, à l’échelle nationale et non plus municipale »[12] avec une petite différence toutefois : « […] Corporations, villes et provinces invoquaient la coutume et l’usage, tandis que la nouvelle autorité étatique préférait les lois et les décrets. Mais tous étaient également hostiles à l’idée de commercialiser le travail et la terre – hostiles, donc, à la condition nécessaire de l’économie de marché. »[13]
En effet, l’auteur explique que dans une économie de marché tous les éléments de l’industrie s’organisent comme des marchandises, selon la loi de l’offre et de la demande – y compris le travail, la terre et l’argent. Or « aucun de ces trois éléments – travail, terre, monnaie – n’est produit pour la vente ; lorsqu’on les décrit comme des marchandises, c’est carrément fictif. […] Permettre au mécanisme du marché de diriger seul le sort des êtres humains et de leur milieu naturel, et même, en fait, du montant et de l’utilisation du pouvoir d’achat, cela aurait pour résultat de détruire la société. »[14]
Seulement voilà : avec l’arrivée de machines et d’installations complexes, le marchand se voit contraint de faire de la production industrielle l’élément principal du commerce, et pour limiter les risques de l’investissement à long terme que représentait cette production il est devenu impératif de prendre certaines mesures…
« […] plus la production industrielle se compliquait, plus nombreux étaient les éléments de l’industrie dont il fallait garantir la fourniture. […] L’extension du mécanisme du marché aux éléments de l’industrie – travail, terre et monnaie – fut la conséquence inévitable de l’introduction du système de la fabrique dans une société commerciale. Il fallait que ces éléments soient mis en vente. […] La société était devenue sur toute la ligne un appendice du système économique. »[15]
Nous y voilà : nous sommes très exactement à l’endroit où la société a basculé. Dès lors, tout est allé très vite. « Une foi aveugle dans le progrès spontané s’était emparée des esprits, et les plus éclairés parmi eux hâtèrent avec le fanatisme des sectaires un changement social sans limites et sans règles. Les effets que celui-ci eut sur la vie des gens dépassèrent en horreur toute description. Au vrai, la société aurait été anéantie, n’eussent étés les contre-mouvements protecteurs qui amortirent l’action de ce mécanisme autodestructeur. »[16]
A partir de ce moment, l’intégration forcée du libéralisme dans la société renverse l’ordre des choses, dans un travail de sape des fondements naturels[17] de la société : « On prit comme guides pratiques les principes moraux de l’harmonie et du conflit, et on les incorpora de force, en leur faisant une extrême violence, à un modèle qui les contredisait presque totalement. L’harmonie, disait-on, était inhérente à l’économie, les intérêts de l’individu et ceux de la communauté étant en définitive identiques – mais cette harmonieuse autorégulation exigeait que l’individu respectât la loi économique, même si celle-ci venait à le détruire. »[18]
Bon alors j’ai conscience que ça fait tout de même pas mal d’informations à digérer. Ce n’est pas rien de prendre le contrepied d’une idéologie comme le libéralisme et d’en remonter petit à petit aux fondements. Si l’on se risquait à résumer, on pourrait dire que l’économie était un moyen permettant à la société féodale de vivre et de se développer, dans le but connu et recherché d’assurer aux hommes des conditions de vie dignes. Polanyi explique qu’aux XVe et XVIe siècle est apparu un élan de centralisation, qui a conduit l’Etat à établir un marché national. C’est d’ailleurs assez troublant de constater qu’à cette époque correspond en France selon Frédéric Le Play l’importation des fastueux vices d’Italie par les cours de Charles VII, Louis XII et François 1er lors des guerres d’Italie, et la fâcheuse manie de préférer la ville à la campagne[19]. Toujours est-il que l’émergence d’un marché national a corsé un peu le problème de la régulation de la concurrence et des monopoles, étant donné qu’on est passé d’une réglementation portée localement par la coutume et la tradition à une loi formelle n’admettant pas d’exceptions, avec en parallèle l’augmentation des produits similaires sur un même marché, ce qui excite bien entendu la concurrence.
Mais à ce moment-là il existait encore une frontière indépassable qui maintenait l’économie au niveau de moyen, et non encore de fin : « Ce mercantilisme – quelque énergiquement qu’il revendiquât la commercialisation comme politique nationale - conçut les marchés de façon exactement contraire à l’économie de marché : c’est ce que montre plus que tout la grande extension que connut par ses soins l’intervention de l’Etat dans l’industrie. »[20] On jouait avec le feu, mais nous avions encore conscience des limites à ne pas franchir.
Ce n’est qu’à l’apparition d’un jouet, un jouet énorme qui donna le frisson aux commerçants de la fin du XVIIIe, que la situation bascula. Pour acheter et utiliser leurs machines, les commerçants durent repenser l’économie autour de leur nouvel outil, et lui consacrer tous les moyens possibles pour le faire fonctionner. Le travail de l’homme est réduit à un salaire, la terre à un loyer, la monnaie à un intérêt : tout désormais a un prix, tout doit s’intégrer à ce système titanesque de la machine jusqu’à ce que, un jour, l’équilibre soit atteint. Quoi qu’il en coûte. Et maintenant, ne parlons plus d’hommes, ne parlons plus de la question sociale, ne parlons même plus de politique : il ne reste plus que l’économie qui va se stabiliser. Vous allez voir.
Je vous propose la prochaine fois de suivre Polanyi le long de cette histoire capitale (sans mauvais jeux de mots) et méconnue de l’économie moderne et de son rapport avec l’Etat.
Si vous n’avez pas la patience d’attendre, vous pouvez aussi acheter le bouquin.
Lisez, méditez, agissez les amis… et à bientôt !
[1] Blanc de Saint-Bonnet, De la Restauration française, mémoire présenté au clergé et à l’aristocratie, Paris, éditions Hervé, 1851, pp. IX-X. C’est bibi qu’a surligné.
[2] Pardonnez cette bafouille. Entre nous j’ai la ferme certitude que les degrés du savoir de Maritain s’adresse à un esprit plus aiguisé que le mien. Je serais comblé si quelqu’un pouvait m’aider à saisir plus finement la pensée du maître, en attendant je n’ai que mes grosses pattes à disposition pour vous parler de ce sujet si important. Chesterton a dit : ce qui mérite d’être fait mérite d’être mal fait. Il fallait le faire, c’est fait.
[3] Karl Polanyi, La Grande Transformation, aux origines politiques et économiques de notre temps, Collection Tel (n° 362), Gallimard, 2009 (édition originale 1944), p.106. (Vous m’excuserez je me suis permis de sauter une virgule en mettant des pointillés, sinon la phrase est difficile à comprendre.)
[4] Karl Polanyi, Ibid. p.88
[5] Karl Polanyi, Ibid. p.105
[6] Karl Polanyi, Ibid. p.108
[7] Karl Polanyi, Ibid. p.112
[8] Karl Polanyi, Ibid. p.111
[9] Karl Polanyi, Ibid. p.114
[10] Karl Polanyi, Ibid. pp.115-116
[11] Karl Polanyi, Ibid. p.115
[12] Karl Polanyi, Ibid. p.115
[13] Karl Polanyi, Ibid. p.119
[14] Karl Polanyi, Ibid. p.123
[15] Karl Polanyi, Ibid. p.126
[16] Karl Polanyi, Ibid. p.127
[17]« fondements naturels de la société » faisant bien entendu référence aux principes moraux renforcés par la coutume, la tradition et les lois (en premier lieu d’ailleurs par le décalogue) qui permettent aux communautés humaines d’atteindre une maturité culturelle et spirituelle élevée. L’homme, animal social, étant par définition supérieur au simple animal, sa vocation ne peut se limiter à la poursuite de ses pulsions. Vaste sujet, nuance capitale ignorée avec emphase par des Jean-Jacques et des Adam, comme on l’a vu plus tôt.
[18] Karl Polanyi, Ibid. p.137
[19] Frédéric Le Play, L’organisation du travail selon la coutume des ateliers et la loi du décalogue, Alfred Mame et fils, Tours, 1870, p.95
[20] Karl Polanyi, Ibid. p.120
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