Bonjour !
Alors, qu’avez-vous pensé du petit texte de Polanyi de la dernière fois ? Ça remue, n’est-ce pas ? Voilà, s’il en est, un homme de bonne volonté… Mais laissez-moi vous conter la quête qui m’a menée jusqu’à ce vieil ahuri d’un autre âge, comme l’aurait aimablement qualifié Rita Skeeter.
Vous le savez : notre démarche pour comprendre un peu plus le monde moderne a commencé avec Augustin Cochin, qui identifie sur le plan historique et philosophique la pensée révolutionnaire des Lumières dans son analyse de la libre-pensée. Ensuite, La Tour du Pin nous a offert une analyse politique et sociale magistrale de la société française depuis la Révolution jusqu’à la fin du XIXe siècle. Grâce à son travail (ainsi que celui de Frédéric Le Play et de Rerum Novarum de Léon XIII), nous avons réalisé que le XIXe siècle a été un siècle d’une injustice sociale extrême en France (sans parler de la Grande-Bretagne), que nous ne sommes pas encore parvenu à égaler aujourd’hui, bien qu’on s’en approche à Vitesse grand V. Sur ce point j’aurais peut-être dû lire un peu plus attentivement Emile Zola.
Ça a été aussi l’occasion de réaliser que notre économie moderne libérale est véritablement née pendant le XIXe, et qu’elle comporte quelque chose de nouveau, tout comme notre système politique qui est sans précédent depuis cette époque[1].
Or à partir de ce moment je me suis trouvé en difficulté pour trouver des sources fiables sur ce sujet à propos de notre histoire récente. Il y a bien sûr les encycliques des papes, ainsi que le précieux document Oeconomicae et pecuniariae quaestiones, mais à part de dire que c’est le bazar et qu’il faudrait qu’on mette un peu plus d’humanité dans notre schmilblick il n’y avait pas d’analyse proprement historique cette nouvelle économie. En tout cas je n’en trouvai pas. Daujat, dans son livre L’Ordre social chrétien par ailleurs très intéressant, me semblait trop théorique. Le pragmatisme de La Tour du Pin et de Le Play me manquaient.
Faute de mieux je me suis donc rabattu sur un livre universitaire écrit par Quinn Slobodian en 2018 et intitulé Les globalistes : une histoire intellectuelle du néolibéralisme. On a fait mieux question simplicité, mais au moins il s’agissait d’histoire, de l’histoire du courant de pensée libéral au long du XXe siècle jusqu’à la création de l’OMC.
Afin de mieux comprendre la valeur du travail de Polanyi, il va falloir que nous nous penchions à présent sur ce livre. Vous allez voir ça n’est pas tout à fait dénué de sens…
Donc Slobodian s’intéresse aux architectes – ou plutôt aux avocats - de l’économie moderne. Et dès maintenant c’est important de s’intéresser à ce que ce postulat implique : l’économie moderne a eu des avocats. C’est important parce que le point de vue de la plupart des libéraux est qu’il n’y a, en réalité, rien à défendre : au commencement était le marché. Point final. Toute l’orthodoxie libérale découle de ce postulat initial.
Pourvu que personne ne nous embête ou cherche à neutraliser les effets de ce marché primordial, il fonctionne. Il y a peut-être quelques petits dommages collatéraux de ci de là, mais c’est pour un plus grand bien – et surtout ces dommages sont bien moins violents que lorsque l’on prétend maitriser la bête en cherchant des finalités sociales positives à cette économie.
La question sociale, d’ailleurs, est hors sujet. Il s’agit d’abord et avant tout d’économie, de réussite ou d’échec, de ceux qui jouent le jeu et de ceux qui n’osent pas. Le social c’est autre chose, ça relève de la sphère privée, de ceux qui peuvent se permettre de fausser les règles. L’Etat Providence est ainsi une contradiction dans les termes, c’est un trouble-fête qui n’a rien compris au game et qui déséquilibre tout le système. En fait, dans le monde des libéraux la question politique ne se pose que d’un point de vue extérieur à l’économie. L’Etat ne doit pas interférer sous peine de se prendre les doigts dans l’engrenage.
C’est en somme l’analyse de l’ancien juriste nazi Carl Schmitt[2] : selon lui, il existe depuis le XIXe siècle une séparation nette entre l’imperium, le pouvoir souverain de l’Etat sur son territoire géographique ; et le dominium, la propriété privée des personnes, qui ne connait plus de limites géographiques depuis lors. Cette distinction est véritablement le fer de lance des libéraux : pour eux la moindre tentative des Etats de s’approprier les ressources de leur territoire est une atteinte grave à l’économie. On n’ira pas jusqu’à prendre l’exemple du pétrole iranien[3], par trop trivial, m’enfin l’idée est là.
On pourrait résumer l’objectif de ce que Slobodian décrit comme l’école de pensée de Genève ainsi: Prévenir toute atteinte au dominium. Ce qui est cocasse c’est que les intellectuels du mouvement néolibéral comme Mises et Hayek ne sont pas spécialement contre l’imperium… Tant que celui-ci n’affecte pas le dominium.
Vous l’aurez compris, on va avoir tout un tas de pays émergents qui sont absolument pour l’économie internationale et votent les yeux fermés pour le marché le plus libre possible, et puis une fois que les investisseurs étrangers leur ont donné de l’élan ils se voient pousser des ailes et finissent par revendiquer leur souveraineté de façon un peu trop autoritaire au goût des libéraux. On a donc à partir de la deuxième moitié du XXe siècle de plus en plus de pays qui se rebiffent contre l’économie internationale, et qui dans ce but se rassemblent pour faire bloc à l’ONU (où c’est le nombre de voix qui prévaut)[4].
Ne sentez-vous pas comme un air de déjà-vu ..?
Rembobinons ensemble et zoomons. Un échelon intermédiaire (ici l’Etat) bloque l’accès des individus au profit. Il saute[5] grâce au principe libéral, et c’est la fête jusqu’à ce que le corolaire de ce principe, la démocratie, ne fasse des siennes sous prétexte de justice. Vous ne voyez toujours pas ? (Re)lisez donc l’article Démocratie et représentation , ça va vous sauter aux yeux : « En face de la ploutocratie, qui est la souveraineté de l'argent, se dresse aujourd'hui, comme jadis en Grèce et à Rome, la démocratie, qui est la souveraineté du nombre. Ici on compte les hommes comme plus haut les écus, et c'est toujours et uniquement le nombre qui fait loi. »[6] Sauf qu’ici, l’échelon intermédiaire ne sont même plus les corporations, c’est tout simplement l’Etat puisque nous voilà à l’échelle internationale. Une expression forgée en 1931 exprime cela de la façon la plus explicite qui soit : « souveraineté du consommateur »[7].
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Selon Slobodian, les intellectuels du mouvement néolibéral du XXe siècle sont nostalgiques. Ils ont un cafard, le cafard des années d’avant-guerre, qu’ils ont connues étant jeunes. Attention quand je dis avant-guerre, c’est avant la Grande Guerre : ils ont connu l’empire. Deux empires, en réalité : l’empire austro-hongrois et l’empire britannique, sortis grands gagnants du congrès de Vienne. En deux mots, le congrès de Vienne c’est la réunion des vainqueurs de Napoléon après le retour de l’empereur. Les négociations ont abouti en faveur des britanniques et des autrichiens. Ce que nous avons appris à l’école c’est que les peuples d’Europe se sont vus frustrer de leur aspiration à l’unité nationale et aux régimes constitutionnels par les méchants souverains (on en reparlera), mais nous n’avons pas appris ce qu’était en réalité l’ordre de Vienne, né du congrès : le libre-échange à une échelle colossale et sous stéroïdes, pour cent ans.
Voilà ce qui frustre nos intellectuels autrichiens : enfants, ils se souvenaient de la liberté économique incroyable régnant dans l’empire, jusqu’à ce que la première Guerre Mondiale vienne troubler la fête. Un conflit de cette ampleur força en effet les Etats à reprendre les rênes de leur économie et à planifier un peu les choses ; c’était la mort du libéralisme. Mais qu’importe ! Depuis lors leur objectif est fixé : retrouver ce paradis perdu. C’est le néo-libéralisme. Pas très original, mais sacrément hargneux.
Tout d’abord ils ont cherché à rassembler des chiffres. Le plus de chiffres possibles, car on sait qu’il n’y a rien de plus persuasif à notre époque que la quantité. Mais bon, le petit pépin du 24 octobre 1929 les amène à revoir leur copie, et à décréter qu’en fait, l’économie mondiale est imprévisible[8]. Selon l’économiste Lippman (qui s’inspire ici de Mises et Hayek), « il est naïf et préjudiciable d’essayer de soumettre l’économie à une « voie d’autorité » ou à une « autorité intelligente ». »[9] Qu’importe ! Si on ne peut pas la contrôler c’est qu’il faut la laisser faire, autrement dit lui donner le plus de latitude possible.
Et c’est assez frappant de constater cette espèce de ferveur mystique des néolibéraux à l’égard de l’économie de marché, comme s’ils étaient les dépositaires de la vision mystérieuse de cette perfection et de cet équilibre ultime qui attendent le genre humain une fois que celui-ci aura enfin permis à l’économie de prendre toute sa place dans le monde : « L’attitude fondamentale du véritable individualisme est l’humilité face aux processus par lesquels l’humanité a réalisé des prouesses que personne n’avait organisées ni même comprises et qui dépassent, au sens strict, le pouvoir de l’esprit individuel. »[10] « […] derrière la concurrence et l'opposition des intérêts, que l'on voit, il y a une harmonie qu'on ne voit pas, mais que la science peut découvrir. »[11] « Hayek écrit que « le seul mot approprié » pour décrire le marché global, ou ce qu’il appelle l’ « ordre étendu », est « transcendant ». Dans « sa signification originelle, […] il désigne ce qui excède de beaucoup la portée de notre compréhension, de nos désirs et de nos desseins, ainsi que notre perception sensorielle, et ce qui intègre et génère des connaissances qu’aucun cerveau individuel et aucune organisation ne pourraient posséder ou créer. »[12] Slobodian en conclue que « L’ordoglobalisme peut être décrit comme une théologie négative, qui conçoit l’économie mondiale comme à la fois sublime et ineffable. »[13]
Donc nous sommes là, face à des gens qui nous exhortent à suivre notre profit sans tolérer de limites - car c’est bien de cela qu’il s’agit en fin de compte – tout en nous affirmant qu’ils voient déjà des lendemains qui chantent. Parce qu’ils y croient.
A ceci près qu’en attendant, les sacrifices à faire se multiplient. Car en se penchant sur l’économie mondiale, les chercheurs s’aperçoivent du fait de son imprévisibilité qu’elle nécessite une mobilité extrême de la part de la main d’œuvre, constamment forcée de suivre les caprices du marché. Cette mobilité incessante induit aussi un élément de taille : lorsque les libéraux défendent la propriété privée, ils défendent en réalité des masses de capitaux – la seule propriété assez mobile pour ne pas souffrir de cette économie flubber[14]. Du déracinement tous azimuts, donc.
J’aimerais attirer maintenant votre attention sur un événement historique sans précédent dans l’histoire, en lien avec la dynamique néolibérale : la création de la CEE.
Pour les néolibéraux, la structure légale de la CEE au moment de sa création est une réussite inespérée, la réalisation concrète d’un idéal qu’ils souhaitent accomplir à l’échelle internationale. Car il y a une disposition particulière du droit européen qui en dit long sur ses soubassements idéologiques, c’est que sa justice peut être saisie sur la question économique par les Etats aussi bien que les individus eux-mêmes. Autrement dit, un individu mécontent de la justice de son pays peut chercher à obtenir gain de cause à l’échelle européenne. Vous voyez l’idée ? Il s’agit tout bonnement d’une alternative à l’imperium au profit du dominium, une façon de contourner la souveraineté nationale. La victoire du consommateur sur sa patrie.
Mais ne nous méprenons pas, il ne s’agit pas là de la création d’un organe politique supérieur qui par le biais du droit plierait les nations au profit d’une ligne politique particulière. Sur le plan économique, l’orientation de la CEE est néolibérale.
C’est un peu la particularité de la logique néolibérale : elle est, au fond, apolitique. Le principe de l’économie de marché consiste fondamentalement en une absence de frontières aux flux économiques sur la plus grande échelle possible. Sauf qu’il ne s’agit pas là d’une définition, car vous le savez on ne définit rien en négatif. Par exemple quand on prétend que l’art véritable se définit par une création inutile, on ne dit rien de l’essence de l’art, on se contente de dire ce qu’il n’est pas. De même, dire que l’on veut une économie libérée des barrières politiques, on ne définit au fond aucune idéologie cohérente. On veut juste l’absence du protectionnisme, de l’économie planifiée.[15]
Mais revenons à l’Union Européenne. Les néolibéraux ne désiraient pas un organe supranational politique autonome qui aurait pu avoir une intention particulière à l’égard de l’économie ; ils voulaient une institution régulatrice neutre et supranationale, qui sans remettre en question l’économie de marché cherche à harmoniser les pratiques nationales pour réduire au maximum les freins nationaux à l’économie. Et quel levier utiliser pour parvenir à cette fin ? Quel est le plus puissant moteur de normalisation depuis le XVIIIe siècle ? Le droit positif, bien sûr.
Progressivement, tout au long du XXe siècle, les néolibéraux se tournent vers le droit positif (dont on a parlé dans l’article les universaux de Moïse) pour contraindre les Etats à laisser le champ libre à l’économie de marché. On retrouve ici le caractère insidieusement subversif du droit positif : ce droit, contrairement au droit naturel, est aveugle car il ne se préoccupe que de faire fonctionner les rouages de la société, sans s’intéresser au degré métaphysique. Contrairement à la coutume et à la tradition, le droit moderne n’a accès à son sujet que de l’extérieur, il ne peut le traiter que de façon quantitative et non intellective. Hayek l’a très bien compris lorsqu’il affirme : « L’essence de la pensée juridique […] est que le juriste s’efforce de rendre l’ensemble du système cohérent »[16]. Il ne s’agit pas du « pourquoi », mais du « comment ». L’Etat de droit dans toute sa beauté : fondamentalement impersonnel - l’objectivité suprême.
Ce genre de levier est parfait pour des hommes qui n’ont, au fond pas d’autre but que de donner toute sa place à cette économie de marché : selon Hayek, « pour que règne l’équilibre, l’ordre nécessite un cadre neutre et uniforme de règles. »[17]. Au commencement était le marché, pourvu que ce marché règne le reste importe peu. Voilà pourquoi Slobodian peut affirmer que pour les néolibéraux, « la distinction public/privé compte davantage que la distinction étranger/national ».[18]
Il nous faut maintenant revenir sur cette religion du marché unique qui anime les néolibéraux. On voit dans leur trajectoire que leur logique devient de plus en plus idéologique au fil du XXe siècle, ce qui résonne étrangement avec les élucubrations pseudo-métaphysiques de Comte et de Freud à la fin de leur existence. Chassez la métaphysique, elle revient au galop ! Et c’est extrêmement intéressant de voir comme Hayek cherche sans relâche la cause qui donne une forme de cohérence aux schémas de l’économie mondiale – pourtant statistiquement imprévisibles, à tel point qu’il parle pour décrire ce phénomène d’ « ordre spontané »[19]. Slobodian note : « […] Dans son discours inaugural à Fribourg en 1962, Hayek avance le caractère sublime de l’économie mondiale, ou « catallaxie ». Celle-ci opère au-delà de la raison […] »[20]
Et Hayek se met à prendre des exemples du monde animal pour décrire l’ineffable : si seulement les hommes pouvaient atteindre une symbiose parfaite, à l’instar du banc de poisson qui spontanément contourne un obstacle pour se reformer juste derrière, quelle libération ce serait ! L’économie serait enfin délivrée des frictions liées à nos mesquineries, nous atteindrions l’ataraxie, la béatitude, la paix.
On retrouve ici la fascination des évolutionnistes pour le règne animal et l’idée selon laquelle la perfection de l’homme se trouve dans son instinct primaire, son subconscient. C’est pourquoi Slobodian remarque : « depuis les années 1930, Hayek affirmait nettement que l’invisibilité et l’anonymat de l’économie mondiale étaient deux conditions nécessaires au capitalisme mondial. »[21] Pour parfaitement suivre le mouvement, il nous faut agir en ignorance de cause : « L’une des propositions centrales de Hayek, essentielle pour expliquer les transformations du néolibéralisme de l’école de Genève à partir des années 1970, est que le marché est construit sur des réponses pré cognitives aux signaux-prix. »[22]
Bon. Récapitulons un peu tout ça. Nous avons dans le domaine économique une sorte d’excroissance survenue à l’aube du XIXe siècle et qui n’a cessé d’enfler depuis. Cette excroissance, ce système, dont les dérives (si tant est qu’elles ne soient qu’accidentelles à ce système, ce dont je doute) n’ont cessé depuis de faire l’objet des critiques de l’Eglise et des hommes de bonne volonté, s’étend à l’échelle internationale et nous affecte tous. Rappelez-vous ce qu’affirmait Christopher Dawson déjà en 1924 :
« Jamais dans l’histoire de l’humanité les problèmes économiques n’ont joué un rôle aussi important dans la vie de l’homme, jamais ils n’ont eu une influence aussi directe sur la pensée humaine qu’aujourd’hui. L'économie en est venue à éclipser la politique, à attirer dans sa sphère toute la question sociale. […]
« Cette préoccupation excessive vis-à-vis des problèmes économiques est […] anormale et temporaire. Une société saine n'est pas davantage soucieuse de son organisation économique qu'un homme sain est soucieux de sa digestion. Le malaise actuel est le symptôme d'une maladie, et le symptôme d'un changement nécessaire. »[23]
Or Slobodian identifie dans son livre un noyau d’intellectuels autrichiens qui ont soutenu et excité, tout au long du XXe siècle, ce Léviathan, en s’appuyant sur un credo qu’on pourrait résumer ainsi : « au commencement était le marché. Il est inéluctable, incontrôlable, mais c’est notre seule perspective de salut, et tant qu’il n’aura pas les coudées franches l’humanité ne connaitra pas le progrès. »
Il faut donc que nous remontions plus haut, que nous nous intéressions aux racines de ce credo, car tant que nous ne sommes pas en mesure de remettre en question cette assertion fondamentale, impossible de trouver une alternative. Autant parler à un mur.
Et c’est par une petite allusion de Slobodian que j’ai découvert Polanyi. Un petit mot, tout simple : le réencastrement de l’économie[24], voilà la lutte de Polanyi. Quoi ? L’économie se serait désencastrée ? Mais où ? Quand ? Comment ?
Suite au prochain épisode, les amis !
[1] On aura beau faire autant de référence à l’Antiquité gréco-romaine, le fait est que rien dans l’Antiquité ne ressemble à notre bazar.
[2] Quinn Slobodian Les Globalistes, Une histoire intellectuelle du néolibéralisme, Le Seuil, 2022, p.20
[3] …Acheté en 1901 par un certain monsieur d’Arcy pour le compte du gouvernement britannique pour 60 ans. Je vous laisse donner la nouvelle à Elizabeth, ça va faire du vilain.
[4] Cf Slobodian, p.217 : A la fin des années 1950 les pays d’Asie, d’Amérique latine et des Etats africains non associés à la CEE s’allient aux néolibéraux – alors que ces mêmes Etats revendiquent via l’ONU leur souveraineté contre l’ordre néolibéral. Ça leur permet de participer au courant qui s’oppose aux avantages des pays hors UE qui bénéficient de relation privilégiées avec l’Europe grâce aux liens postcoloniaux (Maghreb et compagnie).
[5] Entendons par là bien sûr que sa légitimité concernant la sphère économique saute, et qu’il se concentre sur ses autres attributions. On est d’accord, c’est légèrement bancal.
[6] R. de la Tour du Pin, Vers un ordre social chrétien, éditions du trident, 1987, p.178
[7] Quinn Slobodian, ibid. p.133
[8] Quinn Slobodian, ibid. P.29
[9] Quinn Slobodian, Ibid. p.94
[10] Quinn Slobodian, ibid. p.250 (citation de Friedrich A. Hayek, « individualism : True and False », 1945)
[11] Daniel Villey, L’économie de Marché devant la pensée catholique, revue d’économie politique novembre-décembre 1954, p.8 C’est une plaidoirie assez invraisemblable que cette conférence commanditée par Röpke, dans laquelle l’auteur essaie de vendre la religion libérale aux catholiques avec autant de talent et de bonne foi que Grima auprès d’Eowyn. On ne peut que se réjouir de voir des types faire pire que nous en terme d’évangélisation...
[12] Quinn Slobodian, ibid. p.292 (citation de Friedrich A. Hayek, la présomption fatale. Les erreurs du socialisme (1988) 1993, p.101)
[13] Quinn Slobodian, ibid. p.293 Slobodian nomme ordoglobalisme la vision des intellectuels de l’école de Genève. En tant qu’universitaire, il aime les néologismes.
[14] Quinn Slobodian, ibid. p.117 (Si vous n’avez pas la référence pour flubber, je vous laisse chercher muhaha.)
[15] D’ailleurs c’est un peu le défaut du livre de Slobodian : il prétend rassembler dans un même panier des penseurs sous prétexte qu’ils sont néolibéraux alors que ceux-ci font chacun leur popote, tout en parvenant à la même conclusion qu’il faut le plus de liberté possible pour l’économie internationale. En attendant leur influence est immense, car les acteurs économiques aiment assoir leur quête de profit sur des justifications « scientifiques ».
[16] Hayek, cité par Quinn Slobodian, Ibid. p.271
[17] Hayek, cité par Quinn Slobodian, Ibid. p.283 (le surlignage est de bibi).
[18] Quinn Slobodian, Ibid. p.296
[19] Hayek, cité par Quinn Slobodian, Ibid. p.249
[20] Hayek, cité par Quinn Slobodian, Ibid. p.246
[21] Quinn Slobodian, Ibid. p.300
[22] Quinn Slobodian, Ibid. p.251 (le surlignage est de bibi)
[23] Christopher Dawson, article paru à l’origine dans New Blackfriars en Mai 1924. Consulté ici et traduit par bibi. Vous avez lu la première fois cette citation dans l’article économie et financiarisation. Enfin j’espère.
[24] Cf Quinn Slobodian, Ibid. pp.99-100
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