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Photo du rédacteurRatatouille

Le Royaume caché, de Eloi Leclerc

Bonjour !

 

Aujourd’hui, je vous propose d’ouvrir un livre dont j’ai effleuré la couverture avec vous il y a longtemps dans l’article Sursum corda. C’est un livre particulier, qui ne laisse pas indemne le lecteur. Je peux en témoigner parce qu’il m’a fait le coup, et que les deux personnes à qui je l’ai confié m’ont dit la même chose : « extraordinaire ». Vu que c’est le carême, je fais un effort pour partager mes cookies, j’espère que vous apprécierez la démarche… Il s’agit du livre le Royaume caché, d’Eloi Leclerc.

 

L’auteur revient, dans la préface de ce livre, sur son chemin de croix (dont nous avons déjà parlé dans l’article cité plus haut). Il explique que son éducation catholique et sa formation théologique ont été insuffisantes devant la souffrance immonde dont il a été témoin, et qu’il a éprouvée dans sa chair. Sidéré par le silence de Dieu au milieu de l’horreur, il a dû aller plus loin, plus profond dans sa connaissance du Christ. Et il est sorti de là avec un regard, les amis ! Je suis tout bonnement incapable de vous le traduire. Par contre je peux vous en partager un petit fragment.

 

Eloi Leclerc nous embarque aux côtés de Jésus, il fait de nous ses compagnons du début à la fin de sa vie sur Terre et nous aide à comprendre un peu plus ce que Dieu a vécu parmi nous. Voici le passage concernant ce qui s’est passé juste après le baptême dans les eaux du Jourdain :

 

« Désormais une force intérieure va pousser Jésus à communiquer aux hommes ce qu'il vient de vivre. Du cœur de sa relation avec le Père, il leur annoncera un nouvel avenir venant de Dieu. Il sera le messager et le témoin de la nouvelle et incomparable proximité de Dieu, et, par là même, le messager et le témoin d'une humanité nouvelle, appelée à partager la vie divine. Oui, tout homme, en lui, est appelé à s'entendre dire par le Père: "Tu es mon Fils bien-aimé." Tous sans exception. À commencer par ces publicains et ces pécheurs qui se pressent autour de lui et dont il s'est rendu solidaire en descendant dans le fleuve avec eux. Pour eux aussi, le Règne de Dieu s'est approché d'une façon ineffable et totalement imprévisible.

 

« Ce jour-là, au bord du Jourdain, un homme a vu le ciel s'ouvrir au fond de son âme; il y a vu son nom écrit au cœur même de Dieu. Et aussi celui de tous ses frères en humanité. Alors les astres du ciel pâlirent à ses yeux: la terre, touchée par la gloire de Dieu, brillait d'un éclat unique. Jamais l'homme n'avait paru si grand. Le regard rempli de cette lumière divine, Jésus ira désormais vers ses frères pour leur annoncer la joyeuse Nouvelle. A chacun d'eux, il dira: "Le Règne de Dieu s'est approché... Lève-toi et marche. Toi aussi, tu es fils de Dieu.

 

« [...] Quand après cette théophanie, Jésus reprit contact avec les gens qui l'entouraient, son aspect n'était plus tout à fait le même. Ceux qui le connaissaient s'en aperçurent. Son visage rayonnait, sa voix avait changé. Bien sûr, c'était toujours la voix du jeune charpentier de Nazareth, avec le même accent de terroir, empreinte de simplicité et de bonté. Mais il s'y ajoutait maintenant quelque chose d'indéfinissable: une gravité et aussi une autorité qui n'étaient pas de ce monde. Jean le Baptiste fut le premier à s'en apercevoir, et il en fut impressionné; il n'avait plus devant lui un disciple venu l'écouter, mais un homme ruisselant du mystère de Dieu et sur le visage duquel rayonnait la joie messianique. Bouleversé, Jean s'écria à l'adresse de tous ceux qui se trouvaient là: "au milieu de de vous se tient celui que vous ne connaissez pas; il vient après moi et je ne suis pas digne de dénouer la lanière de sa sandale" (Jn 1, 26-27). "Moi, je vous baptise dans l'eau en vue de la conversion, ... lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu" (Mt 3, 11).

 

« La mission de Jean s'achevait, celle de Jésus commençait. Le temps de l'eau était écoulé. Venait celui du feu. Et le regard de Jean, posé sur Jésus, avait des reflets d'aurore. »[1]

 

Voilà. Il existe des tas de livres de toute sorte, mais des livres comme celui-ci, je n’en connais pas d’autre.

 

Bon carême les amis, et à bientôt !


[1] Eloi Leclerc, Le Royaume Caché, DDB, 1987 pp. 34-36.




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